Quel est notre rapport au conflit? Celui avec nous-même, avec les autres? Le combat nous révèle-t-il, on nous permet-il de nous dissimuler? Peut-être constitue-t-il une carapace fragile. Peut-être nous permet-il de nous voir sous un autre angle, à travers quelque chose de nouveau.
Le verre est à la base une matière fluide, organique, liquide. Elle se fige ensuite en refroidissant, et elle a cette 'double matérialité', cette capacité de transformation, d'abord liquide puis solide. Lorsqu'il est chaud, le verre est résistant car il est mouvant dans son coeur même, et échappe à toute possibilité de lui donner une forme. Une fois figé, sa fragilité, sa dureté et sa froideur font aussi partie de ce qui le constitue, de sa vie. Alors que socialement nous assimilons l'idée que le conflit est néfaste et qu'il doit être évité à tout prix, comme si c'était naturel, l'art a longtemps étudié ce thème comme étant une composante de la condition humaine. Par exemple dans le tableau de Delacroix représentant le combat de Jacob avec l'Ange. Delacroix ne semble pas décrire une lutte néfaste mais plutôt une quête interne à la recherche de soi. D'ailleurs dans l'histoire de Jacob, la lutte avec l'Ange (et non pas contre l'Ange) lui permet de trouver une nouvelle identité et un sens à sa vie. |
Photo Nicolette Humbert
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