Quand je souffle le verre, je commence par ouvrir le four de fusion qui représente à mon sens la matrice , le berceau de la création du verre à chaud.
J'ouvre la porte du four de fusion avec délicatesse, car il s'agit de matériaux fragiles. Surtout, il faut y aller doucement, surtout. Du bout de la canne que je plonge dans la substance vitreuse et ardente, je prélève une petite quantité de verre qui va donner naissance à une forme. Tant que le verre est chaud et visqueux, il faut y aller vite pour le travailler. Je lui donne un souffle vital qui va provoquer sa dilatation et créer une bulle, qui va augmenter petit à petit jusqu'à atteindre la grosseur désirée. Pour donner une forme harmonieuse au verre, il faut le caresser du plat de la main ou du bout des doigts avec le plus de précautions possible afin de ne pas le brusquer. Une fois que la pièce est arrivée à terme il faut éliminer les tensions qui ont été accumulées, et ainsi la placer au sein de l'arche de recuisson qui va descendre doucement jusqu'à atteindre la température ambiante. Voilà donc le résultat de ce que m'a inspiré cet environnement extrêmement féminin et sensuel qu'est l'atelier de soufflage de verre. Il existe encore des inégalités entre hommes et femmes. Le corps de la femme est encore associé à de la marchandise, qui plus est de la marchandise sexuelle. Les inégalités salariales entre hommes et femmes existent toujours. Les femmes sont davantage jugées sur leur apparence physique. Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. |
Photo Achille Kempf
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