Les pianos rêvent-ils de chants colorés?, 2017. Verre, bois, câble en acier, enceinte, casque audio, morceau Le Chant du Départ de Méhul 2,5 x 3 x 1,5m.
"Le son musical a un accès direct à l'âme", Paul Klee
SONS ET LUMIERES
Après le travail de transcription de la 5ème Symphonie De Beethoven Expansion Finie, Les pianos rêvent-ils de chants colorés? traduit le début du morceau Le Chant du Départ de Etienne Nicolas Méhul, compositeur classique du XVIIIème siècle. Chaque forme en verre représente une note de la première phrase chantée, soit 22 notes pour 22 formes en verre soufflé qui se lisent alors comme une partition. Ici la hauteur des notes est traduite par la couleur, la forme et le placement des éléments en verre soufflé, d'après des choix personnels assez proches avec la philosophie de l'ouvrage de Kandinsky Du spirituel dans l'art et dans la peinture en particulier. Sans révéler totalement ces choix personnels je laisse une libre interprétation au spectateur afin de lui permettre de s'immerger dans l'oeuvre, de la même manière que l'on peut vivre une expérience de synesthésie. La synesthésie est un phénomène neurologique qui consiste à associer deux ou plus de sens. Par exemple une image ou une couleur perçue nous fait penser et même entendre un son spécifique (de manière interne, par création neurologique), ou encore nous fait sentir une certaine odeur, ressentir une sensation tactile...
GIVET
Dans le cadre de l'Année Méhul à l'occasion du bicentenaire de la mort du compositeur, la ville de Givet et le CEMA (Centre Européen des Métiers d'Art) organisent différents évènements autour du compositeur et des métiers d'art. Mon travail a été sélectionné et propose une vision contemporaine du morceau le plus connu de Méhul, Le chant du départ, en lien avec le matériau verre, ici soufflé main en utilisant une technique vénitienne traditionnelle, le filigrane.
Le matériau verre ainsi que la suspension appellent au rêve. Tout comme le verre pourrait représenter l'âme du souffleur de verre par la capture du souffle, le chanteur a besoin lui aussi du souffle pour chanter. Si le chant est l'âme du chanteur, la couleur ne pourrait-elle pas être l'âme de la mélodie? On aura peut-être imaginé par cette installation que les instruments de musique rêvaient à des mélodies eux aussi, traversant leurs essences de bois. Le piano devient en tous cas rebelle car il se retourne pour en faire tomber sa mélodie.